Les matériaux éco-responsables et biosourcés possèdent différentes origines, mais font partie des solutions privilégiées par les nouvelles normes de construction et notamment la RE2020. Il peut s’agir de matériaux fabriqués à partir d’éléments recyclés ou bien de ressources naturelles comme le bois ou le chanvre, par exemple. Si ceux-ci ne s’avèrent pas forcément plus chers que les matériaux traditionnellement utilisés dans le bâtiment, ils présentent aussi l’avantage de favoriser l’économie circulaire et les filières locales. Leur impact se situe donc à différents niveaux.
Matériaux biosourcés et éco-matériaux : de quoi parle-t-on ?
Comme leur nom le laisse entendre, les matériaux biosourcés proviennent de ressources naturelles. On les qualifie parfois de matériaux issus du vivant dans la mesure où, pour être considérés comme tels, ces matériaux doivent comporter au moins 1 % de matière organique biologique. Il s’agit souvent d’éléments naturels, issus de la sylviculture, pour le bois ou ses dérivés, ou de l’agriculture, pour le chanvre, la paille, la laine de mouton ou encore le lin. Les matériaux biosourcés incluent également les produits recyclés comme le papier, le carton ou encore le textile, souvent utilisés dans le bâtiment. Il peut aussi s’agir de productions locales, nécessitant une courte distance d’approvisionnement. Par extension, ces matériaux font partie de la catégorie des éco-matériaux, dont la fabrication affiche une faible empreinte écologique et demeure peu polluante.
Pourquoi choisir ces matériaux ?
Les éco-matériaux semblent un choix idéal pour préserver la planète, mais comportent d’autres avantages, notamment au niveau du confort de l’habitat et aussi sur le plan social et économique.
Un choix pas forcément plus cher
Les matériaux biosourcés, comme le bois, la paille ou encore le chanvre, ne se révèlent pas plus chers que les matériaux traditionnels. Comme ils proviennent souvent de filières locales, les frais de transport et de livraison s’avèrent souvent beaucoup moins élevés que pour les matériaux traditionnels, nécessitant des importations. Par ailleurs, la fabrication de matériaux biosourcés repose sur des cycles assez courts, ce qui, là encore, participe à faire baisser le prix de la facture finale. De leur côté, les professionnels travaillent aussi pour abaisser le coût de ce type de matériaux. Certains isolants biosourcés affichent aujourd’hui le même prix que la laine de roche, par exemple.
Des matériaux qui préservent l’environnement
L’un des principaux atouts de ces matériaux reste leur aspect écologique. Le secteur du bâtiment impacte fortement l’environnement : il représente 43 % des dépenses énergétiques annuelles et 25 % des émissions de CO2 produites en France. Choisir des matériaux plus propres et naturels apparaît donc comme un bon moyen de commencer à réduire son empreinte carbone. Les matériaux issus du recyclage permettent notamment de valoriser des déchets en transformant des journaux ou prospectus en papier usagés en isolant tel que la ouate de cellulose, par exemple. Il existe une grande diversité d’éco-matériaux, dont l’utilisation s’avère d’ailleurs encouragée dans les nouvelles réglementations comme la RE2020.
Des solutions d’isolation efficaces
Les produits issus de ressources naturelles présentent, en réalité, de nombreux avantages sur le plan de la construction. Tout d’abord, ils constituent, pour une bonne partie d’entre eux, des puits de carbone, c’est-à-dire qu’ils absorbent le CO2 présent dans leur environnement. Quant aux isolants naturels ou recyclés comme le lin, la paille ou la ouate de cellulose, ils possèdent de véritables qualités hygroscopiques. En d’autres termes, ils captent parfaitement l’humidité ambiante et contribuent à rendre l’habitat beaucoup plus confortable. Les matériaux biosourcés affichent également des propriétés intéressantes sur le plan acoustique et visuel. Ils confèrent aux pièces un son feutré agréable et un rendu visuel tout aussi chaleureux.
Différents impacts à prendre en compte
L’utilisation de matériaux biosourcés paraît donc très positive pour le secteur du bâtiment. D’un point de vue social, elle favorise les filières courtes et les emplois locaux, ainsi que la revalorisation des déchets. De plus, l’impact carbone de la production de ces matériaux se révèle particulièrement bas et encourageant. Pour rester impartial, il convient cependant d’examiner plusieurs facteurs : les composants du matériau présentent-ils un impact sur la santé des individus fabricant le produit ? Les matériaux sont-ils réutilisables après remise à neuf du bâtiment ? Les matières premières utilisées proviennent-elles de filières sûres ?
Des certifications pour garantir la dimension écologique des matériaux
Afin de s’assurer que les éco-matériaux envisagés se révèlent bel et bien intéressants sur tous ces plans, il existe des certifications garantissant leur qualité. Parmi ces références figurent :
le label Produit Biosourcé, qui atteste d’une certaine quantité de matière biosourcée dans le produit et informe sur sa durabilité ;
le label Bâtiment biosourcé ou encore la certification NF HPE.
Depuis l’entrée en vigueur de la RE2020, le label E+C- délivré par l’organisme CERTIVEA justifie de la performance énergétique du bâtiment et de son taux d’émission de gaz à effet de serre en tenant compte de l’analyse de son cycle de vie, ACV. Celle-ci correspond à l’ensemble des émissions du bâtiment depuis sa création jusqu’à sa démolition. Cette certification se décline en deux : un premier niveau attribue une note allant de 1 à 4 au bâtiment, 4 signifiant que celui-ci produit plus d’énergie qu’il en consomme, et une autre comprise entre 1 et 2, indiquant la réduction des émissions de carbone.